Découvrir « l’Entraînement Mental »

…une méthode pas à pas pour :

« Déserrer l’étau », « sortir la tête de l’eau », « démêler la pelote », « tenter d’y voir clair », « être à l’écoute ou en trouver », « ne pas rester seul.e avec ça », « trouver les mots », « sortir du régime de l’émotion », « déplacer les lignes », « trouver un terrain d’entente », « mettre le doigt sur le problème », « ne plus enfoncer les portes ouvertes », « ne pas tomber dans le panneau », « ne pas ajouter à la confusion », « ne plus faire l’autruche », « savoir par où commencer », « identifier les données du problème, les risques et les possibilités», « ne pas sans cesse tourner autour du pot », « tenter de ne pas se casser les dents », « ne pas remettre à la Saint Glin-Glin», « se donner les moyens », …bref

« ne plus être battu.e.s sur les éternels mêmes sentiers battus », « penser et agir dans la complexité »…

Mais encore ?

L’Entraînement Mental est une méthode, une manière d’organiser sa pensée, que nous héritons des mouvements de l’éducation populaire. Elle permet de muscler nos capacités individuelles et collectives à se saisir de situations complexes, à identifier ce qui fait problème, à en découper les différents aspects, à faire preuve d’esprit critique. C’est aussi une invitation à apprendre des situations que nous traversons, à produire à plusieurs de l’expérience, nourrie de constats lucides et les plus honnêtes possibles.

Tout comme l’entraînement sportif permet l’entretien et l’amélioration de performances physiques par des exercices réguliers, l’entraînement mental aide à aiguiser la pensée, à développer souplesse et agilité dans nos raisonnements, à élargir nos perceptions, à gagner en justesse.

En décomposant les différents moments des processus de pensée et en saisissant les mouvements d’ensemble et les dynamiques sous-jacentes, la méthode nous invite à aller au-delà des facilités de langage, des raccourcis trompeurs, des lieux communs et des autres moisissures intellectuelles qui nous viennent spontanément.

Issu de la résistance à l’occupation, des maquis du Vercors, et des mouvements d’éducation populaire d’après-guerre (Peuple et Culture), l’entraînement mental cherche à armer tout un chacun pour faire face à toutes ces situations qui, des plus quotidiennes aux plus extra-ordinaires, semblent nous boucher l’horizon, nous paralyser, nous renvoyer à notre impuissance. En partant des situations concrètes, situées, dans lesquelles nous sommes prises, il nous invite à produire notre propre analyse, à affronter la complexité, à travailler les immanquables contradictions du réel à toutes ses échelles.

Par des allers-retours permanents entre,

ce que je ressens,

ce qui nous constitue,

et la situation qui nous est faite,

trouver ensemble des prises dans la falaise qui nous fait face. Construire une compréhension commune du réel au-delà des évidences qui n’en sont pas, de la philosophie des comptoirs, de la psychologie des magazines et des polémiques sur les réseaux.

Distinguer les aspects, envisager les différents points de vue, trier les causes et les effets, ce qui me concerne, ce qui nous dépasse : trouver ce nous avons le pouvoir de déplacer et contourner ce qui ne bougera pas quoi qu’on fasse.

Et tout ça pour quoi ?

L’Entraînement Mental, dans les différents contextes où il peut être mobilisé, est une manière de stabiliser nos perceptions de la situation, de les confronter à une pluralité de regards, d’expériences, de savoirs, pour se remettre en mouvement. Et ainsi se mettre en position d’agir à nouveau, seul .e ou avec d’autres.